
Vendredi, suite à l’annonce du gouvernement de la volonté d’abandonner « toutes les lois violant les droits de l’Homme au Soudan », des manifestants scandaient, dans les rues de Khartoum, « la charia, la charia ou nous mourons ».
Au Soudan, trente ans après l’instauration de la charia, les autorités soudanaises ont mis fin à la flagellation, aux mutilation des organes génitaux des femmes et à la peine de mort pour apostasie, dans une volonté d’abandonner « toutes les lois violant les droits de l’Homme au Soudan ».
Des dizaines de Soudanais ont manifesté vendredi à Khartoum contre des réformes adoptées récemment par le gouvernement de transition et qu'ils jugent anti-islamiques, rapporte l'AFP https://t.co/l6Ndv78i3G pic.twitter.com/CvX7yXjJbi
— Middle East Eye Fr (@MiddleEastEyeFr) July 17, 2020
Si cette décision a été saluée par la communauté internationale, et considérée comme une « étape importante dans la réforme de l’institution judiciaire » par le Premier Ministre soudanais Abdallah Hamdok, elle est aussi jugée par certains comme anti-islamique.
C’est le cas du cheikh soudanais Abdul Hai Youssef, qui accuse le ministre d’apostasie et appelle au djihad contre le gouvernement. Des partis islamiques soudanais, notamment le Parti du congrès populaire, ont également appelé les musulmans à manifester.
C’est dans ce contexte que des manifestants sont sortis dans les rues de Khartoum, le 17 juillet, à l’issue de la prière du vendredi, en scandant « la charia, la charia ou nous mourons », « nous ne remplacerons pas la loi divine », « Hamdok : Khartoum n’est pas New-York ». Sur leurs pancartes, on pouvait lire « non aux amendements contraires à la charia ».
Anurima Bhargava, vice-présidente de la Commission américaine sur la liberté religieuse internationale, avait quant à elle salué « les mesures historiques importantes prises par le Soudan pour sauvegarder les droits des femmes et des filles et la liberté de religion ou de conviction » et appeler à « une mise en œuvre large, immédiate et efficace de ces réformes » tout en exhortant le Soudan à « poursuivre la réforme législative nécessaire, notamment en abrogeant la loi sur le blasphème du pays ».
M.C.
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